Ce n’est un secret pour personne : le monde regorge de fils de pute.
Et ils sont nombreux, chaque jour, à se bousculer au portillon de notre fils-de-putomètre, baromètre des fils de pute qui font et défont l’actualité.
Cette semaine n’a pas fait exception à la règle. A vrai dire, la compétition a même été plus rude qu’à l’accoutumée ; obligeant l’opinion publique à la plus grande sévérité vis-à-vis des concurrents.
Ainsi des prétendants au parcours quasi-similaires ont-ils pu recevoir des traitements radicalement opposés en réponse à leurs performances.
Voici donc un classement des grands gagnants et perdants de ces derniers jours.
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Dans la catégorie « FILS DE PUTE EN SOLO » :
LEONARDO vs LEONARDA
Les protagonistes : Leonardo, un manager de foot brésilien, beau, riche et célèbre ; Leonarda, une adolescente rom, grosse, moche et pauvre.
Les faits : tous deux ont enfreint la loi et/ou perturbé l’ordre public. Leonardo a violenté un arbitre dépositaire de l’autorité publique ; Leonarda a payé le prix de parents hermétiques aux politiques migratoires françaises.
Les sanctions : tous deux ont été sévèrement sanctionnés pour leurs actes. Leonardo a écopé d’une suspension de poste de 14 mois le privant de toutes fonctions officielles au sein du PSG ; Leonarda a été arrêtée par un peloton de gendarmerie lors d’une sortie scolaire lui mettant l’hchouma pour le reste de l’année.
Les conséquences: tous deux ont été amenés à quitter la France. Leonardo de son plein gré car ne supportant pas la peine infamante infligée ; Leonarda contre sa volonté car ne souhaitant pas être envoyée dans un pays dont elle ignore encore la culture, la langue et l’histoire.
L’écho médiatique: tous deux ont eu l’honneur de voir leur cause débattue sur la place publique. Leonardo a bénéficié du soutien global de la plèbe, des politiques et des médias malgré quelques voix dissonantes clamant qu’elles n’en avaient rien à branler ; Leonarda a subi le désamour quasi-unanime de ces mêmes personnes malgré la sympathie de quelques lycéens trouvant là un bon alibi pour rester éloignés des salles de cours jusqu’au break de la Toussaint.
La côte de popularité : Leonardo revient au top, Leonarda reste dans les chiottes. Le premier vient de voir sa suspension annulée en appel et peut de nouveau exercer ses fonctions pour le plus grand bonheur de ses fans et de son banquier ; la seconde a vu le Président français maintenir l’ordre d’expulsion à son encontre en direct sur TF1 et a donc réussi la prouesse de n’avoir, aux yeux de tout un pays, guère plus de valeur qu’un gros tas de merde à évacuer d’urgence.
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Dans la catégorie « FILS DE PUTE EN FAMILLE » :
LES BONNETS ROUGES vs LES CASQUETTES BLANCHES
Les protagonistes : les Bonnets Rouges, mouvement ouvrier breton apparu il y a un mois en France et luttant à sa manière contre l’Ecotaxe appliquée aux transporteurs routiers ; les Casquettes Blanches, mouvance banlieusarde nationale apparue il y a 15 ans en France et luttant à sa manière contre la ghettoïsation des populations immigrées.
Les faits: tous deux ont enfreint la loi et/ou perturbé l’ordre public. Les Bonnets Rouges ont incendié des infrastructures étatiques servant au prélèvement de la taxe poids lourds ; les Casquettes Blanches ont carbonisé du mobilier urbain et des véhicules servant à leur usage quotidien.
Les sanctions: toux deux ont été très légèrement sanctionnés pour leurs actes. Les Bonnets Rouges ont eu à subir quelques jets de gaz lacrymogènes mais pas de quoi éfilocher leurs couvre-chefs de marin ; les Casquettes Blanches ont encaissé quelques charges de CRS énervés mais pas de quoi bousiller leurs chaussures Nike Requin.
Les conséquences: tous deux continuent de mener le combat entrepris. Les Bonnets Rouges ont essaimé le mouvement de protestation et les opérations de démantèlement des portiques Ecotaxe aux quatre coins de la France ; les Casquettes Blanches patientent au bas des tours et dans les halls, bradant à 30 euros les 10 grammes et attendant la prochaine bavure policière pour embraser leurs quartiers.
L’écho médiatique: tous deux ont eu l’honneur de voir leur cause débattue sur la place publique. Les Bonnets Rouges ont profité de l’impopularité du gouvernement pour gagner les faveurs de tout un pays, du dernier des poivrots au premier des partis d’opposition ; les Casquettes Blanches ont également droit à une large couverture dans la presse et sur la TNT mais essentiellement pour essuyer les propos moralisateurs de médias condescendants et de concitoyens excédés.
La côte de popularité : les Bonnets Rouges sont au sommet, les Casquettes Blanches sont assommées. Les premiers viennent d’obtenir du Gouvernement la suspension de l’Ecotaxe et sont vus en héros nationaux dont on acclame les actions coup-de-poing ; les seconds continuent d’être traités comme des citoyens de seconde zone dont on critique les méthodes de contestation violentes et contre-productives.
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DANS LA CATÉGORIE « FILS DE PUTE UN PEU CHELOU » :
SERGE LE LAMA vs HAIYAN LE TYPHON
Les protagonistes : Serge le Lama, camélidé sud-américain de passage en Gironde avec la ménagerie d’un cirque franco-italien ; Haiyan le Typhon, cyclone tropical de passage aux Philippines avec son cortège de dévastations crypto-apocalyptiques.
Les faits : tous deux ont enfreint la loi et/ou perturbé l’ordre public. Serge le Lama a emprunté les transports en commun sans titre de transport et causé l’effroi des deux passagers présents dans la rame ; Haiyan le Typhon a détruit des centaines de milliers de logements et causé la mort de dizaines de milliers de personnes.
Les sanctions : aucun des deux n’a été sanctionné pour ces actes. Serge le Lama parce qu’il a bénéficié de la clémence de contrôleurs attendris par son air débonnaire de mammifère à poil ras ; Haiyan le Typhon parce qu’il est constitué à 100% de masses gazeuses, ce qui rend difficile son interpellation par les forces de l’ordre.
Les conséquences : tous deux continuent d’enfreindre allègrement la loi. Serge le Lama s’est pavané dimanche dernier sur la pelouse du Stade Chaban-Delmas le jour d’un match de Ligue 1 alors que c’est formellement interdit par le règlement de la LNF ; Haiyan le Typhon a tranquillement continué son entreprise de destruction massive de l’Asie du Sud -Est en défonçant des pays du Tiers-Monde qui ne lui ont rien fait du tout.
L’écho médiatique : tous deux ont eu l’honneur de voir leur cause débattue sur la place publique. Serge le Lama enchaîne les unes dans les plus grands quotidiens du monde depuis deux semaines et fait l’objet de reportages spéciaux hebdomadaires dans la presse populaire ; Haiyan le Typhon truste également les pages des principaux supports médiatiques mais commence déjà à être relégué en page politique voire faits divers de certains canards.
La côte de popularité : Serge le Lama garde son swag, Haiyan le Typhon passe pour un shlag. Le premier vient d’inaugurer sa page Facebook qui compte déjà plus d’abonnés que celle de François Hollande et négocie actuellement les droits d’adaptation de son histoire au grand écran ; le second vient de faire son entrée dans le classement des pires catastrophes naturelles de l’année et enregistre des retours globalement négatifs de son action sous le hashtag #niquesamèreletyphon.
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Leçon de la semaine: les gens ne mettent décidément pas tous leurs fils de pute dans le même panier.
M.J.C.